1760-08-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis Gaspard Fabry.

J'ay sur le champ monsieur fait part aux sindics de Ferney de L'ordonance du roy, des arrangements de Mrs les sindics de la province et de vos ordres en conséquence.
J'ay écrit le tout de ma main. Je l'ay signé. J'exige des sindics un reçu de vos ordres. Ces précautions prises, il faudra que les habitans travaillent pour leur propre avantage, ou ils seront en faute. J'en userai de même à Chambesi et Prégni, et si vous le jugez àpropos, quand vous aurez à donner des ordres aux environs je me chargeray de les envoyer de votre part aux sindics des lieux. Les chemins sont de première nécessité; il en coûte dix fois plus aux habitans de charier dans un mauvais chemin que de le réparer. Mais vous savez qu'il faut les presser de faire leur propre bien.

J'ay écrit au sr Mirani. Il a beaucoup d'entreprises, il sera peutêtre long et cher. Il y a un nommé Vaillet à Saconey qui entend très bien la conduitte des eaux. Vous pouriez le prendre au défaut de Mirani si vous n'êtes content ny de sa diligence ny de son prix. De quelque manière que vous vous y preniez, vous serez le bienfaicteur de ce malheureux pays. Permettez moy de joindre mon zèle au vôtre et de partager sensiblement les obligations qu'on vous â. J'ay l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois

Monsieur

votre très humble et très obéisst serviteur

Voltaire