1762-11-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Philippe Debrus.

Ce malheureux Louis Calas fait soulever le cœur.
Mais le biais de luy faire écrire par un des avocats de sa mère, et l'espérance d'être récompensé s'il rend gloire à la vérité et s'il écoute la nature, ne pourront ils rien sur luy?

Le voiage de mr de la Salleà Paris me comble d'espérance et de joye. J'ay été tenté cent fois de luy écrire. Je luy écrirai dès qu'il sera à Paris. Je veux qu'il soit en liaison avec mr Dargental, cela est important.

Qu'on nous envoye vite la pauvre servante. On trouvera bien quelque'un à Genève qui entendra son jargon. On la fera déposer juridiquement à Gex, et on poura tirer un très grand party de cette bonne créature.

Toutte cette abominable affaire m'intéresse tous les jours de plus en plus. J'embrasse de tout mon cœur m. Debruce.

V.