1774-01-08, de Marie Louise Denis à Marc Duval.

Monsieur,

Avant de vous fatiguer de mon procez contre le genevois Choudens, je vous suplie de me donner le temps de chercher et de trouver à Genêve les papiers qui me sont nécessaires; Le contract d’acquisition de ce malheureux domaine de Colovrex aiant été passé il y a quatorze ans et les quittances aiant été faittes à Genêve.

Je vous suplie aussi, Monsieur, de vouloir bien ordonner au procureur Balleidier de me rendre tous mes papiers. J’ai déposé juridiquement nonseulement l’argent qui lui est dû pour ses peines, mais encor l’argent qui ne lui est pas dû, afin qu’il n’ait aucun prétexte de me vexer, et de manquer continuellement aux égards qu’il me doit.

Je vous demande bien pardon, Monsieur, d’abuser ainsi de vôtre temps. Vous excuserez une femme qui ne compte que sur vos bontés et sur vôtre justice.

J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois

Monsieur

Vôtre très humble et très obéissante servante

Mignot Denis