Fernei, 16 d'avril 1762
Je fais mon compliment à Tirtée; et je me flatte que sa trompette héroïque animera les courages.
On vous a trompé, monsieur, si l'on vous a dit que la rente que j'ai mise sur la tête de mademoiselle Corneille est pour son père, ou bien vous avez mis monsieur Corneille pour mademoiselle dans votre lettre. Elle a beaucoup de talents et un très aimable caractère. J'en suis tous les jours plus content, et je ne fais que mon devoir en m'occupant de sa fortune et de la gloire de son oncle. J'aurais souhaité que le nom de monsieur le prince de Conti eût honoré la liste de ceux qui ont souscrit pour l'oncle et pour la nièce.
Agréez, monsieur, mes sincères remerciements de votre ode. Les suffrages du public et les aboiements de Freron contribueront également à votre gloire.
Vous ne doutez pas des sentiments de votre obéissant serviteur
Voltaire