1761-08-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

C'est moi qui me plains de ne pas recevoir de nouvelles des frères.
Si l'aventure des frères jésuites ne me consolait pas je serais affligé; frère Thiriot, vous êtes un paresseux. Je vous l'ai toujours dit. Vous n'écrivez que par boutade. Je demande depuis un mois les recherches de Beauchamp sur les théâtres. Point de nouvelles. Vous retardez l'édition de Corneille; vous êtes coupable. Songez que la pièce de mon académicine de Dijon s'appelle le Droit du seigneur. Songez qu'il ne faut pas souffrir les impertinentes critiques des comédiens. Vous devez savoir, frère, que chacun d'eux ne juge d'une pièce que par son rôle; mon académicien est inflexible.

Monsieur Damilaville est supplié de faire parvenir l'incluse à m. Le Brun. Mais que devient l'Encyclopédie? Que mes frères évitent sur toute chose les déclamations. C'est du poison pour un livre philosophique. Quel est le maroufle qui a fait la petite Encyclopédie?