1761-07-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gabriel Cramer.

Caro Gabriele vous avez plus fait que je ne feray jamais, vous avez lu la galerie du palais, la place roiale — dieu me préserve de commenter ce que je ne peux lire.
Mais il y a quelque chose à dire sur chaque tragédie, et même sur Agesilas et Attila qui sont ce que je connais de plus mauvais sur le téâtre.

Au reste, je travaille, et on ne commencera à imprimer que quand je serai sûr du payement des souscriptions du roy et des princes, seule ressource qui puisse favoriser les commencements de cette entreprise.

Il ne sera pas mal que ma préface en forme d'épître dédicatoire à l'académie, la préface sur le Cid et quelques autres morceaux paraissent dans le public pour faire désirer l'ouvrage entier.

En attendant dépucelons Jeanne, achevons l'histoire, etc. etc.

N'avez vous pas apporté de Paris des rogatons sur les affaires du temps?