1761-07-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis Phélypeaux, duc de La Vrillière.

Monseigneur,

La seule crainte de vous importuner m'a fait longtemps garder le silence.
Une entreprise honorable pour la nation m'oblige à le rompre. Permettez que je vous renouvelle mon ancien attachement. Je connais trop la bonté de votre cœur pour douter que vous n'approuviez pas le peu de bien que je cherche à faire et que vous ne L'encouragiez. Permettez que votre nom soit au premier rang de ceux qui font voir à l'Europe que la France sait honorer la cendre des grands hommes, et protéger leurs descendants dans les temps les plus difficiles. L'Angleterre n'aura plus sur cela de reproche à nous faire.

La plus part de nos académiciens souscrivent pour six exemplaires. J'attends vos ordres pour commencer.

Je suis avec Respect

Monseigneur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire gentilhome ord. du Roy