1761-01-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gabriel Cramer.

Caro Gabriele; je crois que faire son dieu est trop comique, en un cas si grave.
Il faut mettre, il eut l'audace le lendemain de célébrer la messe, et de tenir son dieu entre ses mains meurtrières. Je vous remercie de l'intérest que vous prenez à la chose. Je fais poursuivre l'affaire avec la vivacité qu'elle mérite. J'ay un peu plus de crédit chez moy qu'à Geneve.

Il y a beaucoup à craindre pour la vie du jeune Croze. On a peur d'un dépost dans la tête. Il serait affreux qu'il mourût, et que le curé de Moens eût la liberté de chanter pour luy une messe de requiem.

Voicy pr Tancrede. Jeanne sera bientôt à vous. Gare les fautes de tipografe.

V.