1760-10-21, de Voltaire [François Marie Arouet] à François de Chennevières.

Il y a dans ce paquet, mon cher ami, non seulement un livre qui est assez inutile, mais une procuration qui est chose importante.
Je remets le tout à vos bontés. Je vous demande bien pardon, vous serez obligés de faire mettre une sur-envelope. Je ne crois pas que vous fassiez venir en droiture cette année des castors de Canada. Nous voilà dépendans de la Russie pour avoir des fourrures; mes amis les Russes sont devant Berlin; il faudrait pour bien faire que M. le maréchal de Broglie dina dans Hanover, mais on ne dine pas toujours où l'on veut; nous jouons icy la comédie en dépit de l'ami Fréron et nous bâtissons des églises en dépit des jansénistes; mes compliments, je vous prie à M. de Meilhan, je n'ai pas encore pu trouver un moment pour lui écrire; les affaires, les Etudes, les Bâtiments, les Eglises, les Comédies, et quelquefois cinquante personnes à souper me font désirer que la journée ait plus de 24 heures. Nous embrassons la sœur du pot.