1760-06-21, de François de Bussy à Louis Gaspard Fabry.

J'ai L'h. M. de vous envoier un nouveau mémoire que M. De Voltaire vient de présenter au Conseil pour Etablir que le lieu de Laperriere où a été commis le délit qui a occasionné le procès criminel instruit au Ba͞age de Gex Contre le noé Ponchaud Suisse de nation apartient au Roy par un Echange fait en 1749 entre S. M. et la République de Geneve et cela dans l'intention d'en conclure que tous les frais de ce procès doivent être pris sur le Domaine du Roy.
Je vous prie de vouloir bien vérifier avec la plus scrupuleuse Exactitude tous les faits avancés dans ce mémoire et d'avoir la bonté en me le renvoiant de me faire part avec votre avis des Eclaircissemens que vous vous serés procuré. Je joins à ce mémoire 1. différentes lettres et placets que M. de Voltaire a adressé à M. L'intendant à ce sujet, et dont il n'a fait aucun usage parcequ'il n'étoit pas question à lors d'entrer dans ce détail. 2. la lettre que vous m'avés fait L'honneur de m'écrire le 25 avril der avec le mémoire et le plan qui l'accompagnoient. Par le moyen de ces différentes pièces il ne vous Echapera rien de ce qui a été dit jusques àprésent; mais il est surtout nécessaire d'en prévenir Mr de Voltaire auquel Mr L'intendant a écrit pour toutte réponse à ces différentes lettres et mémoires qu'il n'étoit pas consulté alors sur le lieu du délit mais que s'il l'étoit par la suitte il ne donneroit son avis qu'après l'avoir mis en Etat de fournir tous les Eclaircissemens qu'il croiroit nécessaire, et comme il est question de la plus ou moins grande Etendue de la Seigrie de Tourney ce qui doit particulièremt interresser M. le Président de Brosses je croirois ainsi que vous l'avés pensé vous même, M., qu'il seroit àpropos qu'il fût instruit de tout ce qui se passe, ensorte que Mrs de Brosses et de Voltaire fussent en quelque sorte ouis contradictoirement avant d'asseoir aucun avis; par là cette affaire devient d'un détail que je voudrois pouvoir vous Epargner; mais M. le Pdt De Brosses étant actuellement à Montfalcon vous estes à la portée de communiquer à l'un ce que vous avés reçu de l'autre et réciproquement. Je vous prie donc de ne me renvoier le tout qu'après vous estre fait remettre de leur part tous mémoires et pièces. J'ai L'h. &c.