1760-05-31, de Frederick II, king of Prussia à Voltaire [François Marie Arouet].

…Pour vous amuser peut-être, je joins à ma lettre un petit mourceau, comme dit notre bon d'Argens.
J'ai composé ce morceau pour un Suisse qui sert depuis un an dans mon artillerie. Cet honnête Suisse ayant fait tourner dans sa garnison, à Bréda, la tâte à une belle Hollandaise, il m'a demandé à différentes reprises la permission de l'épouser quand notre paix serait faite. Je l'accorde enfin; mais la belle, se mourant d'amour, n'a pas voulu attendre si longtemps, et le bel amour s'est envolé à tire-d'aile. O tempus! o mores! Vous voyez que je n'oublie pas mon latin. Vale.