1759-10-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Les acteurs et les actrices remercient très humblement mr Tronchin et mr Camp.
On doit tous nos embélissements à leurs bontez. Dieu nous favorise, il nous donne l'été au milieu d'octobre, il traitte notre trouppe baucoup mieux que nos troupes de terre et de mer. Dans les malheurs publics, il faut toujoujours se réjouir un peu. C'est le cordial des malades.

Cinquante grosses bouteilles Malaga, soit mon cher correspondant. Cela est beau à moy car je n'en bois pas. Je ne joue pas mon rôle à table si bien que sur le téâtre de Tournei. Il est triste de ne se servir de sa bouche que pr parler.

V. t. h. ob. s.

V.