à Versailles Le 28 may 1759
Le Roi sur le rapport que je lui ai fait de vos demandes, M, au sujet de la Terre de Fernex que vous avés acquise p͞o Mde Denis votre nièce a bien voulu vous traitter de la façon la plus favorable, ainsi que vous le verrés par le Brevet cy joint.
Il n'étoit pas possible d'avoir plus d'envie de vous servir qu'on l'a eu et si l'on ne vous a pas accordé touttes vos demandes, c'est que cela n'étoit pas praticable et qu'Il en auroit résulté des oppositions sans nombre et qui à la fin auroient rendu la grâce du Roi inutile pour vous.
Quant à la permission nomément de fe sortir du Roiaume et passer à Geneve les Denrées provenant de la Terre de Fernex si on l'avoit exprimée dans le brevet, elle auroit été attaquée par M. le Controllr Génnal et par l'Intendant de la Province par ce qu'Elle est contraire à touttes les ordonnces des fermes et à Celles concernt la sortie des Grains, et que les possesseurs de l'ancien dénombremt ne joüissent pas même de ce privilège, la faculté de faire sortir des grains pour leur subsistance leur aiant été accordée quelquesfois dans les années abondantes et jamais indéfiniment; Mais Mr l'Intendant qui est très bien disposé pour vous ne vous a jamais refusé de ces sortes de permissions même avant que vous eussiés acquis des Terres en France et Il est très porté à vous en accorder de pareilles dans la suitte, àmoins qu'Il ne se rencontrât des empêchemens de la plus gde importance. J'ai saisi, M., avec empressement cette occasion de vous rendre service désirant depuis longtems de me trouver à portée de vous donner des témoignages de l'intérêt sincère que Je prens à votre satisfaction et des sentimens particuliers avec lesquels Je suis, M., votre &c.