onze avril [1759]
J'ai reçu Mon cher correspondant l'argent que vous avez bien voulu m'envoyer par mr Cathala.
J'ai reçu aussi une lettre de Mgr l'Electeur palatin qui met fin d'un mot à touttes ces misères de Francfort. Je demandais simplement qu'on me fit tenir 6500lt franc et quitte tous les six mois. Les banquiers de Francfort et d'autres me voulaient faire payer, sur ces 6500lt plus de deux centH de frais, ce qui était très injuste. Ny S. A. E. ny moy nous ne savions qu'il me fallait 6555lt sur le pied des fl. d'empire. C'est une chose que vous m'aprenez. Il est toujours bon de vous consulter, et je vous remercie des éclaircissements que vous me donnez. J'ay toujours honte de vous faire perdre tant de temps.
J'ay donné sur le champ avis au baron de Bekers de la générosité avec laquelle L'Electeur palatin en a usé, et je remercie même M. de Bekers qui n'y a contribué en rien. Ainsi vous avez très bien fait de ne luy point envoyer ma lettre, qui n'est plus de saison. Voulez vous dorénavant vous charger de recevoir tous les six mois les 5113 fl. d'empire qui me reviennent? en les tirant sur Francfort? J'en écrirai à mr de Beker.
Je paye actuellement très régulièrement quatre vingt ou cent personnes qui travaillent pour moy. Cela continuera tant qu'il plaira à dieu, et à vous.
Le roy de Prusse m'écrit tous les ordinaires mais il ne me fera jamais quitter mes terres pour luy. Qu'il prenne garde que cette année on ne prenne les siennes.
Est-il possible que les jésuittes demeurent impunis!
Adieu.
V.