1759-02-06, de Voltaire [François Marie Arouet] à Élie Bertrand.

Je vous remercie bien tendrement, mon cher ami, de tous vos soins obligents; premièrement le fripon dont vous me parlez est très connû à Genêve dont il a été chassé, il avait volé les Crammer, et son procez criminel éxiste encore.

A l'égard de messieurs les curateurs de l'accadémie de Lausanne je ne sçais si je dois leur écrire, m'étant adressé déjà à Monsieur de Freudenrick et craignant paraître douter de ses bontés et de son crédit; Monsr de Freudenreick a eu la bonté d'écrire à Mr le Bailly de Lausanne; je vous serai très obligé de me mander s'il y a quelque chose de nouveau à faire.

Je vous embrasse de tout mon cœur, et vous supplie de dire à Mr et à me de Freydenrick qu'il n'y a personne sur la terre qui leur soit plus attaché que moy.

V.