3 mars [1760]
La lettre malhonnête se trouve dans les fréronades.
Celà ne vaut assurément pas la peine d'une Edition complette. On pourait seulement à la longue donner dans ce goust des éclaircissements sur l'histoire générale. On prévoit qu'on sera dans le cas d'en avoir besoin. Tout est en guerre dans ce monde. Je ne voulais précisément qu'une ou deux douzaines de cette bagatelle, qui n'est bonne que pour quelques sçavants de Paris, et j'ai crû que la voye de l'impression était plus courte que celle des copies manuscrites. Je supplie instament monsieur Crammer de vouloir bien me faire le plaisir de faire tirer ces deux douzaines d'éxemplaires pour mon compte; il n'est pas juste que ses imprimeurs ne soyent pas payés par moi, des fantaisies qui ne regardent que moi. Je compte sur cette marque d'amitié de sa part.
N.B: qu'un Jésuite missionaire, d'auprès de Troyes, a volé trois Louïs d'or à un marchand de bestiaux, et qu'on lui fait son procez. La chose s'est passée à Vandœuvre, sur le chemin de mon ancien Cirè.
N.B: les Anglais font partir contre nous 80 vaisseaux, et que nous n'en avons pas un.
N.B: qu'il y a quelquefois de la justice en ce monde, et que les brigands ennemis de Genêve et du pays de Gex, c. à d: messrs les commis de Saconey, ont été condamnés aux dépends, domages, intérêts, et à l'amende pr avoir mal à propos saisi nos bleds qui venaient sur le territoire de Genêve.
N.B: que les Délices remercient très humblement madame Crammer de ses prunes.