Mannheim ce 23 8bre 1758
Je vous suis bien obligé monsieur de la pièce que vous m'avéz communiqué.
Vous avez bien raison de dire que dans ce siècle il y a des choses qui ne ressemble à rien, et beaucoup de rien qu'on voudroit faire ressembler à des choses; la seconde bataille des russes est de ce nombre et quantité d'autres. On a enfin surpris ce grand homme dans son camp, mais ses belles manoeuvres ont tout rétabli: il faut espérer que tant de sang versé fera penser à une paix qui est tant à désirer. J'espère que votre santé sera entièrement rétabli et que j'aurai l'été qui vient la même satisfaction dont j'ai si peu joui cette année. Soiez bien persuadé de la parfaitte estime que j'aurai toutte ma vie pour le petit suisse.
C. T.