1757-08-15, de Charles Theodore von Sulzbach, Elector Palatine à Voltaire [François Marie Arouet].

Ce n'est que la quantité d'affaires dont j'ai été occupé monsieur qui m'ont fait retarder si longtemp de répondre aux lettres que vous m'avez écrites; je suis très obligé au petit suisse de ses justes réflexions sur Raminagrobis dont les affaires vont présentement très mal.
Il faut espérer que cela l'obligera de souscrire à des conditions de paix qui rendront le calme à L'Europe.

Je suis bien charmé que L'affaire de la rente viagère ait été terminé à votre satisfaction. Comptéz qu'en toutte occasion je serai fort aise de contribuer à tout ce qui vous pourra être agréable. Vous me feriez plaisir monsieur de me dire votre sentiment sur la nouvelle tragédie d'Iphigénie en Tauride qui a eu un si brillant succés à Paris. Je n'en ai vu jusqu'àprésent qu'un extrait. On en dit la versification un peu dure et qu'elle sera moins goûté à la lecture qu'à la représentation; il est si difficile de vous ressembler et même, d'approcher de vos talens; je regrette infiniment que votre santé me prive du bonheur d'en pouvoir profitter. Je suis avec une parfaitte estime

monsieur

Votre très affectionné

Charles Theodore Electeur