A Geneve le 2 aoust 1758
Vous ne devés pas douter, Monsieur, que je ne fusse très flatté de vous rendre service.
Ce que vous me demandés seroit bien aisé, puisqu'il ne s'agiroit que de dire un mot. Mais il y a deux observations, l'une que pour dire ce mot, il faut que M. de Voltaire me parle de vous puisque vous ne voulés pas que je le prévienne, l'autre que ce mot sera peut étre dit trop tard si j'attends son retour. Je pense donc qu'il seroit mieux et plus simple que vous luy écrivissiés pendant qu'il est à Manheim. Vous en tirerés ces avantages, que vous sçaurés plustost ce qu'il veut et peut faire pour vous. Son séjour à cette Cour le mettra plus en état de vous y procurer un établissement que si vous attendiés son départ. J'ay l'honneur d'être très parfaitement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Montperoux