à Geneve, le 27 may 1765
Monseigneur,
Le départ de la Poste me laisse àpeine le tems de répondre aux deux lettres des 18 et 19 de ce mois dont vous m'avés honnoré, et que j'ay receuës en même tems le 25.
La Communion de la Pentecost à laquelle on se préparoit n'a pas permis de faire ce même jour 25 la visite chez les Libraires; elle n'a pu s'éxécuter que ce matin.
Les observations &c ont été effectivement imprimées chez le sr Cramer où on n'a trouvé que six exemplaires qui ont été saisis. J'en joins un icy; les planches sont rompuës, ce qui supose que cet Imprimeur n'en veut plus tirer.
On n'a pas trouvé le manuscript. Je n'ay pu jetter sur cet ouvrage qu'un coup d'oeil, mais je n'y ay pas reconnu le stile de M. de Voltaire.
Il est vrai que l'on a envoyé à Merlin Libraire 1450 éxemplaires qui sont partis d'icy Le 10 de ce mois.
Le Conseil m'a prié instamment de vous assurer, Monseigneur, de tout son empressement à vous marquer son entier dévouement, et la reconnoissance qu'il vous a de l'intérest que vous avés bien voulu prendre au rétablissement de la tranquilité qui s'affermit tous les jours. Le Conseil désireroit que votre réponse à la lettre qu'il a eu l'honneur de vous écrire pût arriver avant le Lundi 3 Juin que le 200 sera assemblé pour luy en faire la lecture.
On me remettra le plus tost qu'il sera possible tous les poids de cette ville avec des observations des personnes les plus habiles sur cette matière.
Je suis avec respect
Monseigneur
Votre très humble et très obeïssant serviteur
Montperoux