1757-10-16, de Voltaire [François Marie Arouet] à Élie Bertrand.

Mon cher ami votre paquet doit être à Lausane avec celuy de Mr Polier de Bottens.
Je luy écris pour qu'il vous le fasse tenir. Vos occupations sont tranquiles et agréables tandis que la mal moral et le mal phisique inondent la terre. On croyait le 7 à Strasbourg qu'il y avait eu une bataille et on craignait baucoup parce que le courier ordinaire avait manqué. Travaillez mon cher amy sur les productions merveilleuses de la terre. Les philosophes examinent avec peine ce que les rois détruisent si aisément. Sondez la nature des métaux qu'ils ravissent ou qu'ils employent à la destruction. Leur cœur et ceux de leurs importants esclaves est plus dur que tous les minéraux dont vous parlerez. Mes tendres respects à mr et me de Freydenrik qui ont ainsi que vous un cœur si différent de celuy des princes.

V.