1757-09-09, de Frederick II, king of Prussia à Voltaire [François Marie Arouet].

. . .Je suis jusqu'ici ausi tranquile que vous me l'avéz vû autrefois à Sansouci, je Lisais Sadic à L'abé, et je crois que L'enchainement bizare des Causes Secondes ne doit pas troublér L'esprit d'un home qui pense avec fermeté.

Je suis home, il sufit, et né pour La soufrance
Aux rigeurs du Destin j'opose ma Constance.

Mais avec ces sentimens je suis bien éloigné de Condamnér Caton ou L'Empereur Oton, dont le derniér n'a eu de beau moment en sa Vie que Celui de Sa mort: il faut Combatre pour sa patrie et périr pour Elle si on la peut sauvér, et si on ne le peut pas il est honteux de Luy survivre.

Je me trouve dans le Cas où Seroit un honête Citoyein Contre Le quel La Brinvillér, Cartouche et le Roy Nocturne auroient Conspiré. Il faut si le poison Manque que le fér réusisse.

Si la fortune me tourne le dos, et que l'on m'écrase selon le terme favori des politiques d'aujourd'huy, ma Chute ne vous fournira pas seulment un bon sujet de tragédie, cet Evénement funeste ne servira qu'à multiplyér Le Catalogue de la Méchansteté et de La perfidie de Cet Espesse d'homes ou de femes qui gouvernent Les peuples poliséz de L'Europe dans un Siècle où un petit particuillér seroit roué tout Vif pour avoir fait la Centième partie du Mal que les Maitres de la Terre Cometent Impunémant.

J'en dirais trop si je Continuais d'écrire. Adieu. Vous auréz bientôt de Mes Nouveles bonnes ou Mauvaises.

Quant on a tout perdu, qu'ant on a plus d'Espoir,
La Vie est un oprobre et la Mort un devoir.

Vous m'avourai que ce seroit une plaisante raisson de vivre que cele de faire par là plaisir aux 13 Cantons.

Le Duc de Richelieu prend Le train de traitér le Duc de Cumberlant dans le païs de Bremen Come Autre fois Steimboc fut traité dans le Voisinage.

Fr.