1756-12-31, de Johanna Elisabeth von Schleswig-Holstein-Gottorp, princess of Anhalt-Zerbst à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

Ne craignez vous pas de m'enorgueillir, ou bien est ce pour essayer si le cœur d'une Allemande saura sentir la valeur d'une approbation aussi flatteuse que l'est la vôtre, que vous me l'accordez, et que vous y ajoutez de nouveau de ces faveurs aussi propres à servir de modèles qu'à vous attirer la reconnaissance des siècles à venir, par conséquent, à vous immortaliser?
Je ne suis pas assez philosophe pour résister à l'une; et, pour l'autre, j'ai su vous lire, vous préférer, vous estimer: ce sont là les titres des remerciements dont je m'acquitte, qui me font oser vous demander votre amitié, et vous assurer que j'ai l'honneur d'être,

monsieur,

votre tout acquise amie et très humble servante,

Elisabeth