1755-12-08, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Je reçois vos lettres mon cher Correspondent, je vous demande pardon des détails ridicules de la dernière.

Si vous pouvez me procurer 50 billets de cette lotterie vous m'obligerez, en cas que la disposition de mes fonds vous permette cette opération. Ma mauvaise santé a encore reculé mon voiage de Montrion. J'ay bien de la peine à quitter notre hermitage.

Nous avons reçu vos liqueurs pour la bouche et pour le nez; il est honteux d'être sibarites quand une province de L'Europe est abimée. Vous m'avez envoié une lettre de Cadix qui ne me parle que des pertes du commerce. L'ancien et le nouvau monde vont assez mal. Vivons cependant. Je vous embrasse de tout mon cœur, madame Denis en fait autant.

V.