1754-12-23, de Voltaire [François Marie Arouet] à Michel Lambert.

Je reçois enfin une lettre de vous, Monsieur, datée du 13 xbre.
Vous ne me mandez point quel est le petit ballot que vous avez adressé pour moi à mr Fleur à Besançon, ni ce qu'il contient, ni le jour qu'il est parti, ni le nom du cocher qui s'en est chargé; et enfin Mr Fleur n'a rien reçu. Je n'en suis pas moins sensible à vos soins. J'aurais souhaité seulement que vos occupations vous eussent permis de me répondre une seule fois touchant les choses dont vous aviez bien voulu vous charger pour moi. Je me persuade par vôtre silence que vous n'avez point pris les in folio, et les in quarto de ma petite bibliothèque, ni les autres livres dont je vous avais prié de faire faire un grand ballot; ils y sont sans doute encore, et je les ferai venir dans la campagne où je suis, en attendant que j'aille prendre les bains. Ma santé est plus mauvaise que jamais, et la lecture est ma consolation. Je compte sur vôtre amitié plus que sur vôtre exactitude, et quand il s'agira de vous servir, vous pouvez compter sur mon exactitude, comme sur mon amitié.

Je vous embrasse.

V.