Paris 12 juillet 1753

Il s'est répandu ici, Monsieur, des bruits si étranges au sujet de l'arrêt de Madame Denys et de la manière dont elle a été traitée, le tout fondé sur la copie qui court d'une lettre de cette Dame, que vous ne pouvés désabuser trop tôt le public pour l'honneur du Roi votre maître et pour le vôtre.
Vous avés sans doute des correspondans à Paris et vous connoissés le ministre de s. m. Pr. Vous avés aussi M. D'Arget, secrétaire du cabinet de sa majesté, qui demeure rue Françoise, près la comédie italiene. Ils ne sont pas mieux instruits que le reste de Paris et le bruit général est que le droit des gens a été ouvertement violé à l'égard de mad^e Denis: quant à son oncle les avis sont partagés. C'est l'intérêt que je prens à la gloire de s. m. Prussiene qui m'engage à vous inviter de faire cesser des bruits injurieux pour ce monarque.