à Riquewir, le 12^e février 1753

Monsieur!

Si La lettre que j'ay eu L'honneur de vous écrire Le 5^e du mois, Laquelle aura apparement croisée La vôtre du 7^e, vous est parvenüe ainsy que j'espère, elle vous aura instruit que j'ay remis Les 3937^lt io^s arg^t de France pour m^r de Voltaire à m^r de Turckheim à Strasbourg ensemble La somme de 78^lt 15^s pour ses provisions dès le 29^e janv^r d^r laquelle remise m'a coûté en outre la somme 18^lt 16^s, 6 de frais de voyage, ensorte que c'est une affaire faite de ma part.
Mais par La lettre dudit s^r de Turckheim du io^e de ce mois que je viens de recevoir, dont je joinds ici Copie, vous verrés, Monsieur, que m^r de Voltaire, sur Le premier avis que le Correspondent de m^r de Turckheim luy a donné de la remise de sa pension, fit entendre à ce dernier que Les 3937^lt io^s arg^t de France ne faisoient pas son Compte, et que led^t s^r de Turckheim demande d'être instruit, de quelle façon il doit se conduire en cas que m^r de Voltaire fît difficulté d'accepter Ladite somme et d'en fournir quittance.

Comme La lettre de m^r de Turckheim est assés détaillée sur ce sujet je ne ferai pas La mienne plus longue et vous prie, Monsieur, d'avoir La Bonté, de m'illuminer sur cette affaire le plustôt qu'il sera possible et de me marquer le parti que vous souhaités que l'on prenne Làdessus, pour être àmême de donner aud^t s^r de Turckheim les instructions nécessaires.

J'ay L'honneur d'être avec une Considération des plus distinguées,

Monsieur.