à Berlin ce 10 févr 1753
Monseigneur,
…Je ne me mêlerai en aucune façon des affaires de M. de Voltaire, qui est encore retenu à Berlin par une petite fièvre que je regarde plutôt comme un prétexte pour se faire désirer à Potsdam par le roi de Prusse que comme une véritable indisposition.
Cet académicien cherche à ce qu'il paraît, sérieusement des moyens pour quitter honorablement, et pour toujours cette cour; mais j'entrevois de la difficulté pour faire rentrer un fonds d'environ quarante mille écus d'Allemagne, que ce poète a placé dans les états du roi de Prusse.
Sa Mjté prussne ayant apris que Mr de Voltaire étoit retenu à Berlin par une fièvre, a eu la bonté d'envoyer à cet Académicien malade du quinquina, accompagné d'une lettre obligeante de mr de Fredersdorff….
J'ay L'honneur d'être avec un très profond respect
Monseigneur
Votre très humble et très obéissant serviteur
Le Cher De Latouche