à vous seul [1 January 1753]
Voicy monsieur une avanture que je vous confie avec le secret qu'on me recommande, et avec un abandonnement entier à votre protection et à vos conseils.
J'ay renvoyé au roy ma clef et mon ordre et ma pension à trois heures et demie. Il m'a envoyé Federsdoff à quatre me dire de n'en rien faire, qu'il réparerait tout, que je luy écrivisse une autre lettre. Je luy ay écrit, mais sans démentir la première, et je ne prendray aucune résolution sans vos bontez et sans vos conseils. Comme j'ay eu l'honneur de vous prendre à témoin de mes sentiments dans ma première lettre, et que le roy sait que selon mon devoir je vous ai confié mes démarches, ce sera à vous à être arbitre. Vous êtes actuellement un ministre de paix, on la propose, dictez les conditions. Je ne peux sortir, je ne peux que vous renouveller ma respectueuse reconnaissance.
V.
On parle de souper, je ne peux être assez hardy, si vous n'y êtes pas pour me seconder. Moy, souper?