1752-12-15, de Louis Eugene von Württemberg, duke of Württemberg à Voltaire [François Marie Arouet].

Je serois trop heureux Monsieur de mériter L'éloge que Vous me donnés dans Votre lettre.
La bonne opinion que Vous avés de moi, me pénètre, et m'encourage à m'en rendre digne. Il est plus singulier, que difficile de suivre le bien, et c'est cette singularité qui écarte le grand nombre d'un chemin si peu battu. L'approbation d'un homme comme Vous sert d'aiguillon à un coeur fait pour connoitre la vertu, et de guide pour l'y conduire.

Je serois trop heureux, si je pouvois encore avoir le bonheur de vous voir ici. Je ne partirai qu'après L'arrivée Du Roi à Berlin, et je ne doute nullement que j'aurai la satisfaction de Vous assurer de bouche que l'on ne sauroit être avec Des sentimens plus distingués que moi

Votre très humble et très obéissant serviteur

Louis