1751-06-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charlotte Sophia van Aldenburg, countess of Bentinck.

Je suis tout prest madame d'être enchanté de vous, car vous aimez les malades, les mourants et les malheureux.
Voylà les cœurs qu'il me faut, mais vous dites des choses si tendres des rois, vous êtes quelquefois si empressée pour des gens qui se portent bien, que cela est capable de faire sécher de douleur, un pauvre malade comme moy. Je vous avertis qu'il ne faut aimer que les gens qui nous aiment. A ces conditions je vous attends à une heure, nous irons promener. Je vous montreray quelque chose sur quoy je vous demanderay votre avis, nous passerons à la porte de M. de Rotemborug. Mais si vous me donnez des outardes je m'enfuis. Ne me tuez pas.

V.