[c. 20 March 1751]
J'ai étée charmée d'apprendre par votre dernière lettre que vous avez triomphé de vôtre Antagoniste, en dépit de La fourbe et de la Cabale.
J'espère que vous vivez tranquilement dans votre Abeï après cette victoire et que rien n'y troublera votre repos. Je me flate que votre santé est remise puisque vous songez à courir le monde. Il me semble que vous aviez rennoncé au voyage d'Italie et que vous étiez résollu de ne plus quiter L'Abé dont vous faisiez les délices. Quoiqu'il en soit votre chemin est de passer ici. Vous me l'avez promis et vous devez tenir parole. Point de Légèreté Françoise sur ce point je vous en prie Car je ne vous la pardonnerois pas.
Nous attendons avec beaucoup d'impatience une réponse positive du Marquis D. Je veux bien vous dire en conffidence que le Marg. veut régler sa Cour sur un autre pieds, qu'il ce présante quelques bons sujets, mais ayant dessein de donner un Poste honnorable au M. il ne peut rien déterminer avec les autres jusqu'à ce qu'il soit Informé de sa résolution. Monperni a écrit au Marquis en conséquance, et je vous prie de me faire avoir une réponce positive car il est Impossible que nous puissions vivre plus long-tems Come nous faisons, sans la moindre société, et dans un ennuy Inssuportable. S'il ne trouve pas ici de quoi assouvir son Ambition il y trouvera la Liberté, une vie douce et tranquile, un Cercle composée de gens raisonable et du monde (c'est à dire ceux dont nous ferons aquisition) et Les spectacles. Vous m'avez proposé vous même Les conditions, cett à dire 1500 écus et la Table en cour. Nous vous aurons une obligation Infinie si vous pouvez mettre fin à cette affaire, et cella au plustôt. J'ai reçu 2 grandes Epitres de D'Arnaud où il paroit fort repentent. J'avois espéré de pouvoir donner Sem. au Mois de May mais toutes les fatalitez s'en sont mellées. Notre chanteur a perdu la voix. J'avois obvié à ce Désastre. Le Fameux Hasse qui compose la musique est tombé si Mallade qu'il ne peut L'achever. Il faudra donc le remettre à L'hiver prochain.