1750-12-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charlotte Sophia van Aldenburg, countess of Bentinck.

Il n'y a madame dans votre lettre que le mot de respect que je trouve de trop, vous outrez l'honnêteté ainsi que la générosité.
Je suis encor étonné de vos sacrifices, mais le motif en est sacré. Je vous admire, et je tiens vos ennemis pour des barbares, s'ils n'acceptent pas des conditions si nobles. Je ne peux voir que demain mylord Tirconnel. Vous croyez bien que je luy parleray avec l'entousiasme que vos vertus inspirent. Vous voulez sans doute que je mette votre lettre dans le paquet pr mylord Tirconnel malgré ce mot de respect qui sera regardé comme un terme employé par une dame plus au fait de notre langue que de nos usages. C'est vous madame qu'on doit respecter et aimer de tout son coeur.

J'ay obéi aux ordres que vous m'avez donnéz de la part de Me la princesse de Zerbts. N'esce pas Zerbts? le mot seroit dur en vers.

V.