1749-08-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marie Louise Denis.

Ma chère enfant j'ay envoyé à l'abbé Dolivet une espèce de brouillon des premières scènes de mon Catilina, et je l'ay prié de vous les porter.
Je voudrais bien aussi qu'il lût votre comédie à tête reposée. Ce n'est pas un rieur, mais c'est un bon juge. Ayez la bonté de luy donner rendez vous chez vous. Comment va votre santé? comment va la petite maîtresse? Je m'intéresse bien tendrement à l'une et à l'autre. J'aime votre gloire après vous; et après votre gloire, j'aime peu de chose. Bonsoir ma chère enfant, je vous chérirai toute ma vie.

V.

La grand'chambre vient de me faire perdre un procez considérable, mais j'ay fait Catilina, il faut tâcher de ne pas perdre ce procez là.