En vous remerciant, mon cher ami, de la bone nouuelle que v͞s m'aprenés, ie la sauois déjà en gros, on l'auoit mandée à mr de Thiers ici, mais i'auois besoin des détails que v͞s me faites.
Ie me suis bien douttée que Lanouë feroit tomber son rôle. Il a en mauuaise volonté ce qui lui manque en talent. La nécessité dont i'avoue qu'étoit la présence de m. de Voltaire p͞r répéter les acteurs et leur donner vne nouuelle chaleur, m'aide à suporter son absence, mais ie v͞s auoue que rien ne me feroit suporter qu'il restât plus longtemps que le r. de P. et i'espère mon cher ami que v͞s me le renuerés. Admirés la contrariété de ma destinée, me voilà à Plombieres et v͞s ni estes plus. Il ne me faudroit pas moins cependant que le plaisir de v͞s voir p͞r me faire suporter cet infernal séjour. I'espère le quitter demain, i'y ai passé io jours et je comtois y en passer quatre, mais m. de B. a été un peu malade, et cela m'a retenue. Ie plains bien m͞e Dargental d'être obligée d'y reuenir, mais n͞s n͞s arangerons à l'auance p͞r v͞s voir à Cirey, sans quoi i'y ferai mettre le feu. I'ay eu vne lettre de m. de Voltaire de la seconde représentation, dont il me paroit content. Adieu mon cher ami, buués à ma santé auec celui que n͞s aimons, et priés m͞e Dargental de se mettre en tiers. Mille choses ie v͞s suplie à m. de Pondeueyle.
à Plombieres ce 5 7bre 1748
I'espère que v͞s me garderés Semiramis p͞r cet hiver. Demandés vn peu à l'abé Chauuelin pourquoi il ne m'a pas répondu. On me traite ordinairement mieux que cela dans sa famille.