1748-06-30, de Pierre Jean Lecorvaisier à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

L'Académie d'Angers se souvient avec plaisir des associés qu'elle s'est donnés, elle vient resserrer d'avantage le nœud qui les unit à elles et elle m'ordonne de leur délivrer des lettres.
Elle l'eût fait plutôt, si elle n'avoit pas eû son sécrétaire absent pendant un an et plus fixé à Paris par goût pour les sciences chés Mr de Réaumur, et pour la gloire de la compagnie; Monsieur Menou le très digne secrétaire est mort; et l'académie m'a fait l'honneur de me nommer à sa place. Je suis trop flatté Monsieur, et je regarde comme un présage heureux, de commencer mes fonctions en vous confirmant d'une manière authentique l'estime particulière que l'académie d'Angers fait de vos talens, et la vénération que j'ai conçu en mon particulier pour le génie de la France.

Je joings à vos lettres d'association Monsieur un exemplaire des pièces qui ont rapporté les prix l'annéé dernière, au jugement de l'académie qui m'ordonne de vous l'offrir.

Je suis avec un respectueux attachement

Monsieur

Votre très humble et très obéissant serviteur

Le Corvaisier secrétaire perpétuel de l'académie royale d'Angers