[c. January 1747]
On m'averti, mon respéquetable oncle, que le Roy, insité en aireurs par des malintencionés, gratiffie du titre de gentilhomme de sa chanbre un cuidam nomé Arouet, des Arouet de St Lou, fils d'une Domar, qui s'est fet conoitre du nom de Voltere.
Le Roy ne fera pas l'affront à la noblesse de dispancé ce cuidam de ses preuves, qui pour ce les procuré se vairat obligé de les cherché dans les parans de sa mère, pars qui lest de la rautur du cauté paternel; ce qui serait un dezoneur pour des gentilhommes de nom et d'arme, nobles de pérenfils de temps imémorable. Je pri la décizion, mon cher oncle, après avoir pri l'avi des gentilhommes nos parans, qui ne se soucie de dérogé, qui li a lieux de fermé nos titre et nos porte à ce Voltere, que la court malintencioné aux gentilhommes de sang, puisqui nen son pas, prétent élevé pour nous abessé. Vous nous dirés vostre avi dimanche au diné de Vernay. Le cheval rouge est ronpu de la course dier; si le griset étoit à la maison, jirois vous parlé au lieu de vous écrire.
Je sui, mon cher oncle,
Vostre très humble et très obéissant serviteur,
Le chevalier de Lhuilière