1746-05-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Louis Bourgeois.

Voici monsieur trois exemplaires, je vous supplie d'en accepter un, de présenter l'autre à l'académie, et de donner le troisième à ma parente, à qui j'aurai l'honneur d'envoyer une édition de mes ouvrages sitôt que j'en aurai.
Je lui épargne le port d'une lettre et d'ailleurs je n'ai pas en vérité un moment à moi.

Je serais très flatté que votre académie me mît au nombre de ses associés. Ce n'est pas l'usage, dit l'Académie française, mais étant originaire du Poitou je puis accepter cet honneur sans blesser les règlements de votre compagnie. Je vous supplie de l'assurer de mes respects, et de croire que vous m'avez inspiré monsieur des sentiments qui m'attachent à elle comme à vous. Le roi m'a fait le don de la première charge vacante de son gentilhomme ordinaire. C'est une très grande grâce. Je vous en fais part comme à l'historien des gens de lettres de votre patrie.

J'ai l'honneur d'être de tout mon cœur, monsieur,

votre très humble et très obt servr

Voltaire