1746-03-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à Claude Henri Feydeau, comte de Marville.

Je suis venu plusieurs fois Monsieur vous faire ma cour, mais vous êtes le plus introuvable magistrat de ce monde.

J'ay l'honneur de vous envoyer un petit ouvrage italien que j'ay composé pour quelques académies d'Italie dont je suis membre. Je désirerois d'en faire tirer cinq douzaines d'exemplaires. C'est un tribut que je suis obligé de payer. Je vous suplie Monsieur de vouloir bien permettre que je fasse imprimer ce petit nombre pour moy seul et pour faire mes envois en Italie. Je vous seray très obligé. J'ay l'honneur d'être avec l'attachement le plus respectueux

Monsieur

Votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire