1745-06-19, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Augustin Paradis de Moncrif.

Je sens mon très aimable Zelindor tout le prix de vos bontez.
Quoy, au milieu de vos succez vous songez à réparer mes fautes! J'avois déjà prévenu vos attentions charmantes. Je ne présentai point mon poème sur les horreurs de la guerre à la vertu pacifique de sainte duchesse parce que je fus dévalizé par tout ce qui me rencontra chez la reine. J'ay pris depuis la liberté de luy envoyer mon hommage. Conservez moy ses bontez et votre amitié, comptez que je vous suis dévoué pour ma vie avec la tendresse que votre caractère m'inspire, et avec l'estime que vos talents aimables doivent arracher au dragon de st Michel et au gibier de Bissetre.

V.