ce jeudy [1 April 1745]
Mon adorable ange, je ne me suis mêlé que de plaire au roy.
Sa protection et l'amitié de M. et de madame Dargental, voylà l'objet de mes désirs et de mes soins. Le reste m'est très indifférent et on peut faire à l'opéra touttes les sottises qu'on voudra sans que je m'en mêle. Mon ouvrage est décent, il a plu sans être flatteur. Le roy m'en sait gré, les Mirepoix ne peuvent me nuire. Que me faut il de plus? Il y auroit cent tracasseries à essuyer si je voulois empêcher qu'on rejouast l'opéra de Rameau. Je n'en veux aucune. Je ne veux que revenir vous faire ma cour quand j'auray fait usage de vos anecdotes. Cet ouvrage me fait oublier tout hors vous deux qui êtes mes premiers goûts, et qui avez mes premiers hommages.