1745-02-08, de Voltaire [François Marie Arouet] à René Louis de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson.

Je vous renvoye monseigneur le manuscript que vous avez bien voulu me confier.
L'auteur n'a pas la courte haleine s'il prononce sans respirer ses périodes. C'est un peu se moquer du monde que de dire que ce duc corrégent n'auroit pas où reposer son chef s'il devenait veuf. Il auroit l'administration des pays héréditaires de la maison d'Autriche jusqu'à la majorité de l'archiduc qui seroit bientôt roy des Romains. Je suis sûr que vous direz de meilleures raisons aux électeurs. Je suis bien fâché contre la princesse de Navarre qui m'empêche de vous faire ma cour.