ce vendredy au soir [21 December 1742]
rue du faubbourg st Honoré
Monsieur,
Aujourduy Didot et Barois ont transporté encor leurs magazins de scandale, mais ils en ont chez eux une balle d'environ 24 exemplaires.
Si vous voulez avoir la bonté de m'envoyer demain samedy un de vos officiers, j'iray moy même avec luy, tout malade que je suis, chez d'autres libraires qui en débitent encore et qui les tiennent de ces malheureux.
Je suis persuadé que votre autorité terminera cette affaire qui intéresse l'honneur des particuliers, et le bon ordre public.
Madame du Chastellet est très sensible à votre souvenir; elle vous remercie de tout son cœur de la peine que vous voulez bien prendre d'étouffer un scandale qui la regarde. M. de Breteuil vous en aura la même obligation. Enfin Monsieur je vous conjure encor d'exiger que Didot et Barrois, seuls possesseurs du magazin, vous en remettent jusqu'à la dernière feuille. Je serai toute ma vie monsieur avec la plus tendre et la plus respectueuse reconnaissance,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire