1746-04-16, de René Louis de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson à Voltaire [François Marie Arouet].

Je vous remercie de votre travail Monsieur, je sçays bien que c'est vous boüillir du Lait, cependant n'allez pas croire que ce soit affaire prêste: hélas, nous ne bâtissons peutétre que des châteaux en Espagne, c'est un deissein de bastiment fait par un bâtisseur sans moyens sûrs.
Vous avez mis le plan au net, vous avez rectifié les proportions et les Pilastres, vous l'avez notté en marge comme une pièce de musique, doucement, gravement, gracieusement.

Après ce qui vient de manquer en Italie, il faut regarder la Paix comme le carnaval et la folie ou comme le chien de Jean de Nivelle qui s'en va quand on l'appelle.

J'iray à Paris dimanche au soir jusqu'à samedy matin, pendant ce tems là je seray un jour à Choisy, j'iray mardy à l'opéra et peutêtre vendredy, je ne me trouveray que les matins chez moy, j'iray voire made du Chastelet.

Je sçays combien votre jettonnerie est sûre, voulez vous que je vous fasse votre harangue par représaille de vos travaux diplomatiques?