à Aix-la-Chapelle, ce 26 [27] d'août 1742
de cet endroit où autant de personnes viennent pour se divertir, qu'ils s'en retournent sans se guérir, où la charlatanerie des médecins, et les intrigues de l'amour ont leur jeu également, où enfin l'infirmité et les préjugés amènent tant de personnes de tous les bouts de l'univers, je vous invite, comme un ancien infirme, à venir nous trouver dans un endroit où vous devez avoir la première place, en qualité de malade comme en qualité de bel esprit.
Nous sommes arrivés hier. Je vous crois à Bruxelles, et même je vous crois après-demain ici. Je vous prie de m'apporter Mahomet, tel que vous l'avez fait représenter sur le théâtre de Paris, et de ramasser ce que vous avez fait du Siècle de Louis le grand, pour m'amuser et pour m'instruire. Vous serez reçu avec tout le désir de l'impatience et avec tout l'empressement de l'estime. Adieu.
Federic