1739-01-05, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Augustin Feriol, comte d'Argental.

Permettez mon cher ange gardien que je vous adresse, ce placet pour m. le chancelier qui me paroit extrêmement nécessaire.
J'ay fait réflexion que la Marre n'étoit pas convenable pour la chose que j'imaginois. Je suis actuellement occupé à finir pour jamais ces malheureuses querelles littéraires après quoy je suis à votre tragédie. Les jesuites sont enchantez de Mérope, vraye pièce pour eux.

On dit du bien de celle de Linant. Je voudrois bien que made du Chastelet luy pardonast, unissez vous à moy pour demander sa grâce si vous le jugez honnête homme; et engagez le à écrire à madame Du Ch. la lettre la plus respectueuse, qui soit de ce ton qui touche et qui désarme.

Mille tendres respects à L'adorable me Dargental. Je suis à vos genoux mon cher et respectable amy.

V.

Voicy ma lettre à T. Je vous soumets toute ma conduite.