2 aoust 1738
Mon cher abbé, je reçois une nouvelle bien agréable.
Je trouve L'occasion d'obliger mr Pitot.
Je vous prie de vouloir bien passer chez luy. Vous aimez volontiers à courir chez les gens quand il faut rendre service. Je ne peux guères luy prêter que huit cent livres à cause des grandes dépenses que je fais, car outre les 4000lt que vous m'avez envoyez il faut encor que vous donniez à compte cent pistoles à mr Cousin, qui doit devenir mon compagnon de solitude et de chimie.
Prêtez donc ces 800lt à mr et madame Pitot. Ils me les rendront dans l'espace de 5 années, rien la première, deux cent francs la seconde, autant la troisième, ainsi du reste. Le billet de mr et me Pitot, portant payement sur leur terre suffira sans contrat. Il ne faut point me semble de notaire avec un philosophe.
Assurez mr et me Pitot que s'ils se trouvoient pressez dans la suitte, je n'exigerois pas le payement et qu'au contraire ma bourse seroit encor à leur service.
Dès que les transactions philosophiques seront en vente vous aurez donc la bonté de les acheter, et de souscrire. En attendant je prie mr Cousin, ou vous, mon cher abbé, de vouloir bien présenter les élémens de Neuton bien reliez à mr de Brémon.
Je veux bien encor pardonner à du Moulin et j'accepte le marché qu'il propose, 1600 sur Duchauson, et 400lt comptant. Vous pouvez conclure.
Voicy un papier qui vous fera voir les dimensions de ma table de marbre, et celles de la jolie comode que je demande. Prenez la tout comme il vous plaira.
J'ay reçu la montre.
Je ne sçay ce qu'est devenue une caisse que Praut dit avoir envoyée.
Le ch. de Mouhi, demeure rue des Moynaux, butte st Roch. Vous pouriez luy écrire un mot pour savoir ce qu'il faut par mois, et pourquoy il n'envoye plus de nouvelles depuis 8 jours. Et mr Dauneuil?
Je vous embrasse de tout mon cœur.
Conaitriez vous quelqu'un qui veuille servir de valet de chambre, et qui sache bien écrire? Il y a deux cent livres de fixe, baucoup de présents en habits et un honnête ordinaire.