ce 14 [September 1737]
En réponse aux vôtres du onze, et du douze, J'ay reçu mon cher abbé les rescriptions de 4000lt.
Je vous envoye ma signature pour la pension. Je n'ay jamais cru devoir 1500lt à mr du Vernay. Je vous prie de dire au commis que mr du Verney m'avança une fois une année de la pension de la reine dont il a dû se payer par ses mains puisque j'ay laissé cette année à toucher. Au surplus faites entendre je vous prie qu'on me fera grand plaisir de me laisser jouir de l'argent du trésor royal dont j'ay un très grand besoin et dont je serai très obligé.
Je sçai si bien que ma délégation de 4000lt de rente est sur la terre du Faou, que je vous ay priay de vouloir bien arranger avec l'intendant à l'amiable que cette rente soit payée doresnavant entre vos mains par le fermier de Faou, comme la rente due par mr Destaing, a été payée jusqu’à présent par le fermier de Belle poule. Tout le petit embaras qu'il y auroit, ce seroit la crainte de désobliger mr de Richelieu en paraissant marquer une défiance injuste, mais ce que je propose n'est que pour épargner à Mr de Richelieu des détails désagréables, et pour empêcher que la dette s'accumulant, il n'ait un trop grand fardau à porter. Cela se peut aisément concilier avec l'intendant, que vous pouvez assurer solidement de ma reconnaissance quand tout sera terminé. Il ne s'agit donc que de faire agréer l'acceptation du contract, et le faire accepter par le fermier du Faou.
[. . .] à mrs des fermes en la personne de leur caissier mr Gautier, et agir par les voyes de la justice par devant la comission. On ne peut s'en dispenser. Chargez de cela mon cher abbé quelque avocat au conseil honnête homme.
On vous prie d'envoyer incessament les tablaux de Chevalier.
Je prends la cheminée de marbre de 85lt. Je vous prie de m'envoyer un mémoire de la façon dont les fumistes s'y prennent pour empêcher la fumée [. . .] des nouvelles.
J'ay écrit à mr Pitot de l'académie des sciences pour qu'il vous voye au sujet des machines que je demande aux quelles il se connaît très bien. Ayez la bonté de luy demander un rendez vous afin de ne perdre votre temps ny l'un ny l'autre.
Je veux une bonne machine pneumatique, un bon téléscope de réflexion, ce qui est très rare, une sphère copernicienne parfaitte, un verre ardent des plus grands et non un miroir ardent.
Je prie mr votre frère d'aller trouver Praut et de luy dire que s'il veut donner 1200lt de l'enfant prodigue, 600lt comptant, et 600 après l'impression on luy livrera le manuscript avec l'aprobation, pourvu qu'il n’ébruite pas la chose avant le temps.
En retirant les tablaux de Chevalier vous êtes prié de luy donner un louis de récompense. Adieu, je vous embrasse de tout mon cœur. Je ne vous ay point parlé de l'aumônier que vous m'avez envoyé parceque je ne le vois guères qu’à la messe. [I]l aime la solitude, il doit être content. [Je ne] pouray travailler en chimie que quand un apartement que je bâtis sera achevé. En attendant il faut que chacun étudie de son côté.
Voylà bien des commissions mon cher amy. J'ay répondu à tous vos articles, mais je ne vous ay point dit à quel point je suis touché des marques de votre amitié.
J'ay encor à vous dire que nous vous prions de faire emballer les tablaux de Chevalier avant de partir.
Dites à mr votre frère de m’écrire pendant votre absense.