17 juin [1738]
En réponse à celle du 11 juin.
Non mon cher abbé cela ne sera pas mieux que mon libraire me fasse attendre. Quand je demande des livres dont j'ay besoin, il est triste d'attendre qu'on ait fait une caisse complette, 4 envois sont aussi bons qu'un, il n'en coûte que 3 caisses de plus, et on est servi promptement. Si le libraire n'est pas exact à suivre mes intentions, je vous prierai d'en choisir un autre pour fournir la maison. Je suis las de ne recevoir les mercures et les journaux que trois mois après les autres, et d'avoir moutarde après diné.
Le sr Cousin n'a ces vingt pistoles que pour venir à Cirey. Il est à moy et il aportera la cargaison d'instruments de Phisique mais je ne le veux que dans un mois. L'astronomie est très peu de chose pour un homme qui est déjà géomètre, et il l'aprendra bien vite.
Je vous suplie de donner douze cent livres à mr Nolet à compte des instruments de phisique qu'il fournira à votre ordre.
Vous devez avoir reçu une lettre pour donner 500lt à une dame.
A l'égard de Darnaud, voulez vous bien avoir la bonté de luy donner 50lt, quand il aura fait la préface en question que vous m'enverrez?
C'est je croi un bon garçon. Je l'aurois pris auprès de moy s'il avoit sçu écrire.
Mr votre frère fera auprès de mr Dauneuil tout ce que vous jugerez àpropos, mais dispensez moy de luy écrire.
Je ne peux envoyer L'original de mon portrait. Mr de Latour en a un. Servez vous au pis-aller, de la copie.
J'ay de si prodigieuses dépenses à faire cette année, et j'ay déjà tant dépensé, que je ne peux acheter un tablau.
Si je retourne à Paris, nous brocanterons vigoureusement. Je vous embrasse.
V.
Envoyez nous la montre mon cher abbé.