Montauban, 23 juin 1737
Il le remercie des différents ouvrages qu'il lui a envoyés: Quinault, l'histoire du droit public ecclésiastique français . . . . Il est plongé dans le travail et dans la lecture. . . . Janus et le comte de Fiesque (un secret profond sur ce dernier article), ne lui laissent pas un moment de relâche. . . . Nouvelles qu'il attendait de Paris sur les représentations du Triomphe de l'harmonie. . . . Il a entre les mains de quoi rendre le succès de cette pièce aussi durable et aussi brillant qu'il puisse le désirer. . . . L'impatience de Polhymnie redouble l'envie qu'il a de travailler dignement pour elle. Elle occupe tout son talent, elle le fortifie, lui donne de l’étendue, et lui communique le feu qui anime ses ouvrages. . . . M. de Voltaire est enfin de retour à Cirai. Tranquille, je n'en sais rien, ou pour mieux dire je suis sûr que non. Je n'attends avec une véritable impatience que son traité newtonien. Sa tragédie aura des beautés, peut-être même un succès brillant, mais après tout ce sera une tragédie de m. de Voltaire. Voilà donc l'ambitieux au rang des ouvrages qui sont morts en naissant.